The opioid crisis is reaching a tipping point in Canada. It’s a problem that is ripping through major metropolitan centres and rural towns in equal measure but has unfortunately largely taken a back seat to another dominant health challenge of our time, the Covid-19 pandemic. The legacy of opioids will be more enduring, and the challenges ahead of the crisis have fewer clear answers, but it’s a problem that we must tackle head-on.
With an increasingly toxic, unregulated supply of street drugs, it has become almost impossible to ascertain the safety of any processed drug in circulation. The pandemic has only amplified those barriers to effective treatment and harm reduction, and physical distancing has exacerbated the problem further with people taking drugs in isolation and dying as a result.
According to the Public Health Agency of Canada’s data, at least 5,368 Canadians died from “apparent opioid toxicity death”, their term for a death where opioids played a central role, between January and September 2021, the most recent data available. Broken down, this is almost 20 opioid-related deaths per day in Canada. In Ontario, the Chief Coroner has indicated that 2,819 people died due to opioids in 2021. Particularly concerning is where these deaths are happening. The six public health units that reported the highest per capita opioid-related deaths were all in Northern Ontario. So, while this is a national emergency, it’s hitting northern cities and rural communities particularly hard. At this point, most of us know someone affected, either directly or indirectly, by this crisis.
With what we know about the crisis, it’s clear that current measures to address addiction, treatment, and the toxicity of the supply have been futile. Criminalizing addicts for minor possession of controlled substances has proven to be an ineffective means to reduce harm and has arguably had the opposite effect by driving users underground. People who use street drugs, whether it’s due to dependency or it’s their first time, or whatever their reason may be, have no idea what’s in the supply they purchase. Dealers are often cutting their supply with fentanyl, carfentanyl, benzodiazepines, and other substances, so people thinking they’re buying one drug are getting elements of another far more potent and dangerous drug.
What we need to do is stop forcing users underground by criminalizing them, embrace harm reduction, and provide users with counselling and addiction support if they choose. A health-based approach would do far more to reduce overdoses. The government recently made an extraordinary decision, at the request of the BC government and the mayor of Vancouver, to decriminalize the possession of small amounts of opioids, cocaine, MDMA, and methamphetamines, up to 2.5 cumulative grams. Dealers and traffickers will still be subject to criminal law. A similar request was put forward by the mayor of Toronto, but no decision has been made on that case yet.
Importantly, the timing of the move came 1 day before a vote on Bill C-216, a Health-based Approach to Substance Use Act. C-216 would have taken a similar approach, but applied the same standard nationally, and did quite a bit more. It would have allowed record expungement for past convictions for possession, required the Minister of Health to develop a national strategy to address the harm caused by problematic substance use, and provided access to safer supply, harm reduction, treatment, and recovery services. The majority of Liberal MPs joined with the Conservatives to vote down this legislation, which makes little sense. Why would an approach to reduce harm in a major city that has been gripped with opioid addiction work there, but not on a national level? It’s particularly troubling when people in rural and northern communities need services to reduce instances of tainted drugs, and health services to treat addiction, but can’t get access.
At this point, these are not radical ideas. These steps were supported by the government’s own task force on substance use. It was also supported by a number of law enforcement organizations, including the Canadian Association of Chiefs of Police (CAPC). The CAPC has noted that arresting people for simple possession does not save lives and have recommended taking a health-based approach rather than an enforcement-based approach.
This approach is also not a silver bullet. It will not fix the problem overnight. Fentanyl and other powerful yet cheap drugs will remain an issue in the supply, but at least users would feel more comfortable testing for these substances. Supervised sites would allow users to do so safely. And when they are ready, people with dependencies will be able to seek treatment. Continuing the same approach we’ve been seeing for decades has not resulted in a reduction of overdoses, they have only climbed. It’s time we take a different approach.
Il est grand temps de prendre conscience de l’offre de médicaments toxiques au Canada
La crise des opioïdes est en train d’atteindre un point de non-retour au Canada. C’est un problème qui sévit autant dans les grands centres métropolitains que dans les villes rurales, mais qui a malheureusement été relégué au second plan en raison d’un autre grand défi sanitaire : la pandémie de COVID-19. Les séquelles laissées par les opioïdes seront plus durables, et les défis à relever sont moins évidents, mais c’est un problème auquel il faut s’attaquer de front.
Avec la fourniture de drogues de rue plus en plus toxique et non réglementée, il est devenu presque impossible de s’assurer de l’innocuité de toute drogue transformée en circulation. La pandémie n’a fait qu’amplifier les obstacles à un traitement efficace et à la réduction des risques, et l’éloignement physique a encore exacerbé le problème : des personnes prennent des drogues en isolement et en meurent.
Selon les données de l’Agence de la santé publique du Canada, le décès d’au moins 5 368 Canadiens est qualifié de « décès apparemment lié à une intoxication aux opioïdes », c’est-à-dire un décès où les opioïdes ont joué un rôle central, entre janvier et septembre 2021, soit les données disponibles les plus récentes. Ce chiffre représente près de 20 décès liés aux opioïdes par jour au Canada. En Ontario, le coroner en chef a indiqué que 2 819 personnes sont mortes à cause des opioïdes en 2021. Ce qui est particulièrement inquiétant, c’est l’endroit où ces décès surviennent. Les six unités de santé publique qui ont signalé le plus grand nombre de décès liés aux opioïdes par habitant étaient toutes situées dans le Nord de l’Ontario. Ainsi, bien qu’il s’agisse d’une urgence nationale, les villes et les régions rurales du Nord sont particulièrement touchées. À l’heure actuelle, la plupart d’entre nous connaissent quelqu’un qui a été touché, directement ou indirectement, par cette crise.
Compte tenu de ce que nous savons de la crise, il est clair que les mesures actuelles visant à lutter contre la dépendance, le traitement et la toxicité de l’offre ont été futiles. La criminalisation des toxicomanes pour possession mineure de substances contrôlées s’est avérée être un moyen inefficace de réduire les dommages et a sans doute eu l’effet inverse en poussant les consommateurs à la clandestinité. Les personnes qui consomment des drogues de rue, que ce soit par dépendance, pour la première fois ou pour toute autre raison, n’ont aucune idée de ce que contient la drogue qu’elles achètent. Les revendeurs coupent souvent leur stock avec du fentanyl, du carfentanyl, des benzodiazépines et d’autres substances, de sorte que les personnes qui pensent acheter une drogue obtiennent en fait des éléments d’une autre drogue bien plus forte et dangereuse.
Il faut cesser de forcer les consommateurs à se cacher en les criminalisant, adopter la réduction des risques et fournir aux consommateurs des conseils et un soutien en matière de dépendance s’ils le souhaitent. Une approche axée sur la santé serait beaucoup plus efficace pour réduire les surdoses. Le gouvernement a récemment pris une décision extraordinaire, à la demande du gouvernement de la Colombie-Britannique et du maire de Vancouver, en décriminalisant la possession de petites quantités d’opioïdes, de cocaïne, de MDMA et de méthamphétamines, jusqu’à 2,5 grammes cumulés. Les revendeurs et les trafiquants seront tout de même soumis au droit pénal. Une demande similaire a été formulée par le maire de Toronto, mais aucune décision n’a encore été prise à ce sujet.
Il est important de souligner que cette décision a été prise un jour avant le vote sur le projet de loi C-216, une loi sur une approche de la toxicomanie fondée sur la santé. Le projet de loi C-216 aurait adopté une approche similaire, mais aurait appliqué la même norme à l’échelle nationale, et aurait fait beaucoup plus. Il aurait permis la radiation des condamnations antérieures pour possession, exigé du ministre de la Santé qu’il élabore une stratégie nationale pour s’attaquer aux dommages causés par la consommation problématique de substances, et fourni un accès à un approvisionnement plus sûr, à la réduction des méfaits, au traitement et aux services de rétablissement. La majorité des députés libéraux se sont joints aux conservateurs pour voter contre cette loi, ce qui n’a guère de sens. Pourquoi une approche visant à réduire les méfaits dans une grande ville aux prises avec une dépendance aux opioïdes fonctionnerait-elle dans une ville, mais pas à l’échelle nationale? C’est particulièrement troublant lorsque les gens des régions rurales et du Nord ont besoin de services pour réduire les cas de drogues contaminées et de services de santé pour traiter la dépendance, mais qu’ils n’y ont pas accès.
À ce stade, il ne s’agit pas d’idées radicales. Ces mesures ont été appuyées par le groupe de travail du gouvernement sur la consommation de substances. Elles ont également été appuyées par un certain nombre d’organismes d’application de la loi, dont l’Association canadienne des chefs de police (ACCP). L’ACCP a noté que l’arrestation de personnes pour simple possession ne sauve pas de vies et a recommandé d’adopter une approche fondée sur la santé plutôt que sur l’application de la loi.
Toutefois, cette approche n’est pas non plus une solution miracle. Elle ne résoudra pas le problème du jour au lendemain. Le fentanyl et d’autres drogues puissantes mais bon marché resteront un problème dans l’offre, mais au moins les utilisateurs se sentiront plus à l’aise pour tester ces substances. Des sites supervisés permettraient aux utilisateurs de le faire en toute sécurité. Et lorsqu’elles seront prêtes, les personnes dépendantes pourront se faire soigner. Le statu quo que nous observons depuis des décennies n’a pas permis de réduire le nombre de surdoses, au contraire, il a augmenté. Il est temps d’adopter une approche différente.